Les purges
Méthodes utilisées par nos grands-mères, et dans diverses médecines traditionnelles à travers le monde, les purges peuvent être de formidables alliées « détox » sur le chemin de la santé si elles sont utilisées correctement.
A quoi répondent -elles ? Dans quel but les utiliser ? Quelles sont-elles ? Et pourquoi font elles controverses dans le milieu de la naturopathie ? Nous allons tenter de répondre à chacune de ces questions.
Différents types d'encrassement : mais qu'est ce qu'on nettoie en fait ?
Pour schématiser grossièrement notre corps présente deux types d'encrassement : les acides et les mucus.
Les acides sont produits en grande partie par une alimentation carnée, le stress, les produits laitiers, excitants, café, alcool, le manque d'activité physique, la sédentarisation... et perturbe l'équilibre acido-basique du corps. Si ces acides ne sont pas évacués ils resteront dans nos « humeurs » et participeront par ce déséquilibre à créer un terrain favorable aux maladies douloureuses, inflammatoires. L'excès d'acide s'observera au travers de la peau par des dermatoses sèches, des excémas secs, des allergies. L'acidose se manifeste également par des angines, conjonctivites, vaginite, gingivites, des douleurs articulaires, ou encore des inflammations nerveuses (névrites, sciatalgies...)
Les mucus, encore appelés, « colles » ou « viscosités » sont quant à eux produits en majeure partie par la non digestion des sucres lents. Le corps humain, dans sa grande intelligence va alors les stocker et nous les retrouverons sous forme de glaires, de maladies pénibles et gênantes.
Par la peau, la « mucose toxique » pourra s'éliminer au travers de dermatoses suintantes, d'ulcères variqueux... Au travers des voies respiratoires, on retrouvera rhumes, bronchites. Par la voie vaginale, des leucorrhées, et au niveau tissulaire, les lipomes, des fibromes muqueux, des kystes...
Il est important de comprendre que ces manifestations du corps ne sont pas des maladies mais des symptômes nous alertant sur le fait qu'il n'est pas normal de ne pas être à l'état d'équilibre. Bien souvent les symptômes mettent simplement en lumière que le corps essaie, comme il le peut, d'évacuer des toxines qui l'encombrent.
Intérêts
Les purges ont pour intérêt de faciliter voire d'accélérer l’élimination de ces différents types de surcharges en accompagnant le corps dans ses processus de nettoyage (détox). Elles peuvent être utilisées dans un but curatif ou préventif et permettent un nettoyage profond.
Lors d'une « crise de détox », les purges peuvent également être un moyen rapide et efficace pour soulager les effets d'une forte élimination.
Purges et force vitale : un rapport à évaluer avec finesse.
La force vitale, c'est le principe de vie qui circule en nous. Elle représente la capacité de notre corps à retrouver son état d'équilibre. Dans tout processus de détox, il faut tout d'abord évaluer la dose de surcharges et parallèlement à cela évaluer la capacité du corps à les éliminer (force vitale).
Le but d'une détox est de remettre en circulation des déchets et de les accompagner vers la sortie. Si l'on remet en circulation plus de toxines que notre capacité à les éliminer par nos émonctoires (organes filtres), cela peut déclencher ce que l'on appelle « une crise curative » qui provoque des effets fort désagréables, voire dangereux. C'est pourquoi le rapport force vitale/surcharge doit être soigneusement étudié.
La préparation
La préparation d'une purge ne s'improvise pas. En effet, cette dernière va demander une certaine énergie à l'organisme, car elle va provoquer un nettoyage important et solliciter les organes filtres que sont les intestins, les reins, les poumons, la peau et le vagin chez les femmes. Ces derniers devront donc être en bon état de fonctionnement. Par exemple, sur un terrain sujet à la constipation, il faudra veiller à travailler la cause de cette manifestation en amont avant de se lancer. Dans n'importe quelle purge, le foie sera sollicité et il sera important de ne pas le négliger non plus dans la phase de préparatoire.
Avant de commencer toutes purges, il est donc primordial de procéder par étape, sur au moins 3 semaines (durée minimum à adapter selon les cas) :
Supprimer ou réduire du mieux possible tous les facteurs d'encrassements cités précédemment, en limitant les polluants divers et les facteurs de stress de notre environnement...
Revitaliser, en privilégiant une alimentation vivante, végétale et variée afin de donner de l'énergie au corps au travers d'un apport conséquent d'aliments « vitalisants » : fruits, graines germées, jus de légumes, algues...
Accompagner le corps dans ces processus d'élimination et prendre soin de chaque fonction émonctorielle. La phytothérapie, l'aromathérapie ou encore l'hydrologie seront là des alliées précieuses...tout comme l'exercice physique.
Les différentes purges, leurs utilisations.
Ils existe un grand nombre de purges différentes. Il est important de comprendre que chaque purge a une visée différente et spécifique. Elle sera donc adaptée pour un cas précis, dans un contexte précis. Chaque purge provoquera une « vidange intestinale » et déclenchera des diarrhées.
Drainer les acides
La magnésie de San Pellegrino ou encore le chlorumagène sont des purges composées de d'hydroxyde de magnésium. Elles visent à drainer les acides en surcharge dans l'organisme. Ce sont des purges dites « hydriques », puisque pour drainer les acides, il va falloir boire après ingestion de la magnésie ou du Chlorumagène.
Eliminer les mucus
La purge à l'huile de ricin vise quant à elle à éliminer les mucus et a nettoyer la lymphe. Il sera nécessaire de jeuner sec (sans boire ni manger) afin de permettre au corps de décoller les viscosités et à l'huile de ricin de les éliminer. Il a été constaté de manière empirique que l'huile de ricin agissait sur l'ensemble des viscosités du corps, dans les reins mais aussi sur les parois intestinales et notamment sur les résidus que l'on y trouve, que l'on appelle encore « plaque mucoïde »
Le foie
La purge de foie est une méthode connue grâce aux travaux du Dr Clarck, repris par Andreas Morritz. Il s'agit, avec cette purge de désencombrer le foie des calculs biliaires qui ralentissent son fonctionnement. Cette purge se prépare sur une semaine et s'effectue ensuite sur 24h. Andreas Morritz recommande de la pratiquer de manière régulière, tous les deux mois, durant un an, jusqu'à ne plus observer de calculs durant l'élimination.
Elle est fortement déconseillée chez les fumeurs, au risque de remettre en circulation beaucoup trop de déchets toxiniques liés à la cigarette et de déclencher des crises curatives importantes.
Il existe également d'autres types de purges dans des médecines traditionnelles diverses, en Ayurvéda, en Indonésie...et d'autres médecines traditionnelles.
En quoi est-ce différent d'un lavement ou d'une hydrothérapie ?
La purge est différente d'un lavement ou d'une hydrothérapie car elle est ingérée et agit donc sur l'ensemble du tube digestif et sur d'autres aspects comme la purge de ricin par exemple qui agira sur le système lymphatiques ou la purge du foie sur les calculs biliaires. Les lavements et hydrothérapies n'agissent, en revanche, que sur le colon.
La purge et le jeûne, une association qui peut faire bon ménage.
Le jeûne et les purges sont deux techniques complémentaires. En effet, en purgeant il est impératif de jeûner, car le corps ne peut pas tout faire deux choses en même temps. Il ne peut pas à la fois se concentrer sur la digestion et sur les processus de nettoyage.
En se lançant dans un jeûne, une purge peut être intéressante afin de libérer les intestins au démarrage. En fin de jeûne, en fonction des cas, la purge peut être indiquée, car la lymphe sera chargée et une purge adaptée pourra aider à la désengorger.
Aux grands maux les grands moyens.
Les purges font aujourd'hui controverse dans le milieu de la naturopathie. En effet, une purge est une méthode « interventionniste », cela signifie qu'elle nécessite l'apport d'un élément extérieur afin d'accompagner le corps dans ses processus de nettoyage.
A l’instar des animaux qui se purgent eux même, il n'est pas dénué de sens pour nous, humain-e-s d'utiliser cette pratique. Cependant, les animaux se purgent avec des moyens naturels qu'ils trouvent dans leur environnement.
Si nous faisons appel à des moyens extérieurs telles que les purges présentées ci dessus, que nous ne trouverions pas dans la nature c'est parce que nos organismes sont bien plus surchargés que si nous vivions dans un milieu naturel qui correspond à nos besoins fondamentaux. Face à des organismes de plus en plus déminéralisés et des surcharges toxiniques élevées liées à un mode de vie qui ne respecte pas la physiologie humaine, il est parfois nécessaire d'employer des méthodes interventionnistes comme les purges. Tout est question de trouver la juste mesure.
Les précautions d'emploi
Il serait fort inapproprié d'aborder la question de l'utilisation des purges sans aborder la question des risques. En effet, ces méthodes de détox sont très puissantes et comme toutes méthodes puissantes, si elle sont mal utilisées, elles peuvent être dangereuses. Elles ne doivent pas être employées à outrance, et doivent être utilisée avec la plus grande précautions, au risque de se faire plus de mal que de bien.
C'est pourquoi il est fortement recommandé de prendre conseils auprès d'un-e naturopathe formé-e à ces approches avant de se lancer, afin de ne pas faire n'importe quoi et d'éviter tout désagrément dans l'objectif de devenir autonome par la suite dans l'utilisation de ces outils.
Il est important de bien saisir que les purges sont une aide précieuse dans la détox et qu'elles ne sont que des outils comme il en existe tant d'autres. Leur utilisation doit s'inscrire dans une démarche de santé globale et elles ne doivent pas être détachées d'une approche holistique. Elles ne peuvent pas à elles seules rétablir un terrain sans une réforme de l'hygiène de vie.
Par principe de précaution, les purges ne se pratiquent pas sur les femmes enceintes ni sur les enfants ou les personnes fortement médiquées.
Les purges peuvent donc être un outils précieux dans la détox, a adapté selon les cas, et à utiliser avec toutes les précautions que de telles pratiques imposent.